Consécration pour Richard Orfèvre Paris
Homo Faber Event 2022, initiative culturelle organisée par la Fondation Michelangelo pour la Créativité et l’Artisanat – dédiée aux métiers de l’art contemporain –, présentait les « Flambeaux Vénitiens » de Jean-Pierre Cottet-Dubreuil, artisan d’exception à la tête de Richard Orfèvre Paris. De véritables chefs d’œuvre.
Depuis 20 ans, Jean-Pierre Cottet-Dubreuil excelle dans la restauration, la reproduction et la création de pièces d’orfèvrerie d’exception. À la tête de l’atelier Richard Orfèvre depuis 2012, cet artisan passionné a gardé ses yeux d’enfant face à la lumière d’une bougie. Émerveillé par les grands lustres de verre vénitiens lors d’un voyage dans la Sérénissime, il nourrit, depuis, une fascination toute particulière pour les objets et flambeaux en verre filigrané du XVIIIe siècle. De là est né un projet très ambitieux qui allie ses talents d’orfèvre à ceux des maîtres verriers de Murano. Une série baptisée « Flambeaux Vénitiens » qui était présentée à la prestigieuse exposition Homo Faber 2022, au mois d’avril dernier.
Bien que très opposés, l’argent et le verre ont un point commun : le feu. Ce feu si précieux, qui permet à travaillée, étirée, formée, sublimée. Quatre ans ont été nécessaires à Jean-Pierre Cottet-Dubreuil, pour réveiller un besoin intrinsèque de création en un trio de flambeaux, mariant la fragilité du verre à la robustesse de l’argent. Quatre années de recherches, de dessins, de maquettes, de doutes parfois, mais aussi de rencontres et de découvertes ont changé à jamais le regard de l’orfèvre sur son métier. Un travail grandement facilité par les différents confinements, octroyant à l’artiste plusieurs semaines d’un temps précieux que le quotidien de son métier ne lui offrait guère. Plusieurs voyages à Murano auront été nécessaires pour rencontrer l’artisan verrier capable de donner vie à la réinterprétation du bougeoir classique, imaginée par Jean-Pierre Cottet-Dubreuil, en clin d’œil aux cabinets de curiosités des plus grands palais. Malgré la barrière de la langue – qui aurait pu bloquer un projet aussi complexe – les deux artisans ont su dialoguer, grâce au geste de la main. Celui qui dessine le flambeau et celui qui le réalise. Cent soixante heures de travail furent nécessaires à la fabrication de chaque paire de flambeaux, ornées de trois décors différents : « Pyrite », « Corail » et « Bouquet ».
Un véritable défi technique s’est posé quant aux systèmes de fixation de ces décors qui se devaient d’être efficaces et invisibles. Un défi relevé grâce à la dextérité de Jean-Pierre Cottet- Dubreuil et à la maîtrise de son métier. Certains décors ont été maquettés en cire puis fondus, d’autres ont été directement façonnés, ciselés, découpés dans l’argent. Une fois ces éléments fabriqués, ajustés, polis, ils ont été recouverts d’or afin que l’argent massif devienne vermeil. Pour peaufiner son œuvre, l’orfèvre a, de ses mains expertes, bruni à l’agate certaines parties pour leur apporter tout leur éclat. Assemblés à leur support en verre soufflés bouche, les décors semblent s’élancer dans un même mouvement à la recherche de leur élément commun, la flamme.