L’Arbre Blanc, « folie » architecturale du XXIe siècle
Dernière « folie » architecturale construite à Montpellier, L’Arbre Blanc vient confirmer par sa conception originale l’audace culturelle de la ville et sa forte volonté de se démarquer avec des bâtiments emblématiques.
Au départ de ce projet innovant : un concours lancé par la métropole montpelliéraine pour enrichir son patrimoine architectural, qui compte déjà des bâtiments emblématiques conçus par de grands architectes et designers : Jean Nouvel pour le nouvel Hôtel de Ville, Zaha Hadid pour les Archives départementales, Philippe Starck pour le Centre sportif et de bien-être Le Nuage. L’appel à projet insistait sur un geste audacieux, qui devait s’adapter à son environnement et associer commerces et habitations.
L’Arbre Blanc est un projet singulier dans la ville : une adaptation au climat par l’architecture, une prouesse au service du « vivre-dehors », mais aussi une belle aventure humaine, initiée en 2013 par les architectes montpelliérains Manal Rachdi et Nicolas Laisné qui ont fait appel à un professionnel, le japonais Sou Fujimoto. Tous trois puisent leur inspiration dans la Nature même s’ils l’expriment de manière très différente. Les trois agences d’architecture ont imaginé un bâtiment inspiré d’un arbre, hérissé de balcons et d’ombrières qui rythment et protègent sa façade. L’attention portée au contexte et à l’art de vivre local a guidé les architectes tout au long du projet. Né d’un rêve dans l’atelier tokyoïte de Sou Fujimoto, l’Arbre Blanc définit une nouvelle vision de l’habitat, en exprimant son appétence à vivre à l’extérieur au travers de ses grandes terrasses déployées en éventail.
Le bâtiment de 50 mètres de haut, compte 113 logements et de nombreux lieux de vie sur 17 étages : un restaurant et un bar panoramique, une galerie d’art contemporain et un espace de coworking. Les intérieurs sont aménagés par le RBC Design Center de Montpellier.
D’une superficie de 400 m², avec une grande terrasse sur les bords du Lez, L’Arbre en Bas est le restaurant bistronomique des chefs Eric Cellier et Charles Fontès. Ceux-ci renouent avec la tradition française de la gastronomie et subliment les produits de la région Occitanie : une cuisine conviviale, équilibrée, familiale et accessible. Le rooftop de L’Arbre Blanc, traité comme un jardin, offre quant à lui une vue imprenable à 360° sur la Méditerranée toute proche et le Pic Saint Loup ; il est doté d’un bar, L’Arbre en Haut, accessible au public et d’un espace réservé aux résidents.
Symbole du Montpellier contemporain, L’Arbre Blanc réinvente la tour en apportant une valeur ajoutée dans le « vivre ensemble » par son esthétique et son usage. Pour l’architecte Sou Fujimoto, « La compréhension du site, l’art de vivre à Montpellier ont guidé ce projet qui transmet une nouvelle vision de l’habitat, plus harmonieuse, optimiste. Même si l’expression est souvent galvaudée, créer de véritables lieux de vie correspond tout à fait à ma vision de l’architecture. Pour cela, j’intègre dans chaque projet un certain nombre de données : le climat, l’art de vivre, l’esthétique, les échelles, les monuments voisins… un processus essentiel pour produire une architecture porteuse de sens. Il s’agissait aussi de traiter de la vie en hauteur et des multiples interactions inhérentes : entre les habitants du bâtiment d’un étage à l’autre, mais aussi avec son environnement.
La prouesse technique de L’Arbre Blanc réside incontestablement dans la conception des terrasses en trois dimensions et dans le travail de la lumière. Nous avons ainsi dessiné un immeuble à l’allure souple, presque en mouvement, qui évolue en fonction de la lumière et de la météo, doté de balcons cherchant la lumière et l’horizon. Cette relation particulière au paysage se construit depuis l’intérieur des appartements, les salons s’ouvrant complètement sur les terrasses. Depuis le cœur du bâtiment, on voit le sol disparaître progressivement vers l’horizon, les limites disparaître, l’intérieur et l’extérieur se mêler intimement. Les balcons et pergolas forment des ombres qui vont et viennent tout au long de la journée. L’Arbre Blanc n’est pas blanc mais reflète une infinité de nuances ».
A noter : l’ensemble du travail de l’architecte Sou Fujimoto sera mis à l’honneur par RBC Paris lors de l’exposition « Nature / People / Architecture » du 5 septembre au 4 octobre prochain.