Les fables d’Ibride
Ibride, la marque française de mobilier et d’objets pour la table et la décoration, habille les intérieurs avec ses créations originales signées des designer-poètes Rachel et Benoît Convers. Après le « Corbeau et le Renard » et le « Loup et l’Agneau » c’est sous le crayon de Rachel qu’est interprétée la fable « L’Aigle et la Pie ».
L’Aigle et la Pie forme un couple sulfureux. L’un royal et majestueux, incarne le puissant. L’autre bavarde et babillarde, n’en est pas moins malicieuse. La nouvelle fable illustrée par Rachel Convers fond la plume au costume, aiguise l’oeil rond des volatiles et distille les intentions bien distinctes de chacun. L’un s’harnache d’un gant fauconnier une mise en abîme sournoise, tandis que l’autre accumule perles et pierres scintillante de désir de noblesse.
« Ce n’est pas ce que l’on croit que d’entrer chez les Dieux »
Jean de la Fontaine
L’Aigle et la Pie, Livre XII, fable 11
L’aigle, Reine des airs, avec Margot la Pie,
Différentes d’humeur, de langage et d’esprit,
Et d’habit,
Traversaient un bout de prairie.
Le hasard les assemble en un coin détourné.
L’Agasse eut peur ; mais l’Aigle, ayant fort bien dîné,
La rassure, et lui dit : Allons de compagnie.
Si le Maître des Dieux assez souvent s’ennuie,
Lui qui gouverne l’univers,
J’en puis bien faire autant, moi qu’on sait qui le sers.
Entretenez-moi donc, et sans cérémonie.
Caquet bon-bec alors de jaser au plus dru,
Sur ceci, sur cela, sur tout. L’homme d’Horace,
Disant le bien, le mal à travers champs, n’eût su
Ce qu’en fait de babil y savait notre Agasse.
Elle offre d’avertir de tout ce qui se passe,
Sautant, allant de place en place,
Bon espion, Dieu sait. Son offre ayant déplu,
L’Aigle lui dit tout en colère :
Ne quittez point votre séjour,
Caquet bon-bec, mamie : adieu ; je n’ai que faire
D’une babillarde à ma cour ;
C’est un fort méchant caractère.
Margot ne demandait pas mieux.
Ce n’est pas ce qu’on croit, que d’entrer chez les Dieux ;
Cet honneur a souvent de mortelles angoisses.
Rediseurs, Espions, gens à l’air gracieux,
Au coeur tout différent, s’y rendent odieux,
Quoique ainsi que la Pie il faille dans ces lieux
Porter habit de deux paroisses.
Coup de cœur de la rédaction pour la marque Ibride
La marque Ibride est née en 1996. Carine Jannin alors âgée de 24 ans décide de créer sa propre maison d’édition spécialisée dans le design d’objets. Ses choix stratégiques singuliers affranchis de tout archétype accordent une position centrale à la liberté de création. Avec Rachel et Benoît Convers, designers attitrés de la marque, ils forment un trio familial précurseur du design d’auteur. Basée sur des concepts audacieux tels que le Made in France et des objets à double lecture, la maison d’édition s’épanouit dans l’indépendance et cultive sa différence en marge des velléités d’uniformisation.
Renseignements et points de vente : http://www.ibride.fr